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Le portail énergétique des solstices

Le 21 décembre 2020, à 10h02 précises dans l’hémisphère nord, nous avons rendez-vous avec le solstice d’hiver. Le solstice est à la fois une réalité objective, symbolique et énergétique très forte qui marque l’humanité depuis l’aube des premières civilisations agraires. Il est encore célébré dans de nombreux endroits du monde de manière religieuse ou areligieuse.


C’est un passage : si on choisit de le vivre en conscience, ce rendez-vous peut représenter une opportunité de croissance.




Qu’on le veuille ou non, la baisse de luminosité et des températures peuvent avoir un impact sur nos humeurs, on produit moins de vitamine D et de mélatonine, on se sent plus facilement fatigué, un peu morose. Au diapason de la nature, on peut avoir l’impression d’hiberner.


On peut vivre le moment des solstices de manière très passive, et alors, on revient automatiquement à la vie. Ou alors, on peut décider d’être proactif dans ce cycle pour porter notre évolution. Il ne s’agit de rien de moins que d’utiliser notre pouvoir créateur.


Je plonge en profondeur dans le sujet, en conséquence, l’article est un peu long. Je vous conseille d’utiliser les titres de section pour accéder à la partie qui vous intéresse. 😉

Bien que l’axe des solstices appelle aussi à célébrer la Porte de l’été, c’est ici la Porte de l’hiver dont je parlerai le plus.


SOMMAIRE :


LE SOLSTICE D’UN POINT DE VUE SCIENTIFIQUE

CE QUE PEUT APPORTER LA CELEBRATION DES SOLSTICES

LES ORIGINES PAÏENNES DES CELEBRATIONS HIVERNALES

*Un culte oriental ou romain ?

*Chez les nordiques et les celtes ("barbares") ?

*Ailleurs dans le monde

L’AXIS MUNDI : LA SYMBOLIQUE DE L’ARBRE-MONDE ET LES RITUELS DU SOLSTICE

D’HIVER


Le solstice d’un point de vue scientifique


Comme beaucoup de littéraires, j’ai reçu une éducation classique de culture gréco-romaine. C’est pourquoi, j’attache toujours une grande importance à la genèse des mots que nous procure l’étymologie.



SOLSTICE, du latin Solstitium.

C’est un mot formé à partir de deux racines latines :

-Sol : qui signifie soleil

-Statium, issus de stare, qui signifie « demeurer immobile ».


Littéralement, le solstice correspond à une période « d’arrêt du soleil », car les jours donnent l’illusion de ne plus diminuer ni se rallonger pendant à cette période de l’année, comme si le soleil était suspendu dans sa course.


En français, le mot apparaît pour la première fois au XIIIème siècle.


Dans la réalité astronomique, le solstice désigne les deux moments précis de l’année où le soleil atteint son plus grand éloignement angulaire du plan de l’équateur (voir l’illustration).

De fait, le solstice d’été est le jour le plus long de l’année, et le solstice d’hiver a le jour le plus court.



Les solstices et leurs points intermédiaires, les équinoxes, marquent les repères temporels de notre calendrier et bien souvent le début des saisons dans les climats tempérés.



Ce que peut apporter la célébration des solstices


En hiver, alors que l’on est au plus sombre, au repos, c’est le moment de ralentir, de laisser la poussière retomber. La nature se couvre de feuilles mortes et d’une couche de neige. Elle protège ce qui devra germer.

Si la terre le fait, nous aussi pouvons constater toutes les choses que nous avons accomplies au cours de l’année. Échecs ou succès, tous peuvent être source de précieux enseignements si l’on prend le temps de les considérer, de les accepter, puis de les intégrer en soi. J’insiste, même les choses déplaisantes. C’est comme se demander pardon ou se dire « je t’aime » d’acter que l’on n’a pas été parfait, mais que c’est assez pour le moment.


On a été la meilleure version de soi-même à tel moment, mais pour le prochain cycle on veut devenir la nouvelle meilleure version de soi-même. Car le temps est à l’affirmation de nouvelles intentions, de nouveaux projets

rappel pour les control freak : parfois le mieux est l’ennemi du bien, alors si vous êtes ultra giga perfectionniste, peut-être que pour vous la nouvelle meilleure version de vous-même sera plus coulante ou spontanée sur certains sujets. 😉 C’est donc aussi le moment pour remercier, vous, les autres, la vie d’avoir pu construire et évoluer. Si imparfait que soit le chemin, c’est tout de même lui qui vous a mené là où vous êtes maintenant, prêts à évoluer en conscience.


Les personnes nourrissant une spiritualité active peuvent également agir à la faveur du solstice seule ou en coven pour diriger leurs prières et offrir amour et gratitude au vivant.


Assurément, le solstice est un moment pas comme les autres, chargé de magie.



Les origines païennes des célébrations hivernales


Aujourd’hui, Noël célèbre la naissance de Jésus de Nazareth, vu par le christianisme comme le fils de Dieu descendu sur terre. C’est la nativité.

Cependant, la célébration des solstices est bien plus ancienne que notre ère. Ce sont des moments charnières pour toutes les cultures agraires de l’antiquité (sa symbolique est cependant très marquée en Occident). En fonction du calendrier et du lieu, la date retenue varie entre le 20 et le 23 décembre. Le calendrier Julien instauré par César en 46 av J-C le place le 25 décembre, date à partir de laquelle, la durée des journées recommence à augmenter de manière perceptible.


Le solstice marque le début « des mois de famine ». La famine était en effet commune en hiver entre janvier et avril pour les communautés humaines des origines. Aussi, les célébrations du solstice étaient un espoir important, la liesse des fêtes permettait d’avoir le moral et de plaire aux dieux, suite à la préparation de réserves pour affronter la période sombre. Célébration ultime avant le plein hiver, on lui sacrifiait la plupart des animaux pour ne pas avoir à les nourrir. C’était le seul moment de l’année où la viande fraîche était disponible en abondance. Le vin et la cervoise préparée de l’année étaient enfin prêt à être consommées, le banquet pouvait débuter !



*UN CULTE ORIENTAL OU ROMAIN ?

SATURNALIA – LES SATURNALES ROMAINES ET LE SOL NATALIS INVICTI


1) LES SATURNALES


On faisait bombance une semaine durant avant le solstice d’hiver (17-23 décembre). Officialisées en 217 av-JC après une déroute militaire face aux carthaginois, il s’agissait de remonter le moral des citoyens. Durant cette période, les barrières sociales disparaissaient dans une ambiance carnavalesque : les esclaves ne reçoivent plus d’ordre de leurs maîtres et peuvent les critiquer, le travail est aboli. On organisait de grands festins, on échangeait des cadeaux (saturnalia et sigillaricia) fabriqués ou achetés sur un marché spécial le sigillaricia, on offrait des figurines aux enfants et on plaçait des plantes vertes dans les maisons, notamment du houx, du gui et du lierre.



Origine mythique : Saturne / Chronos était un dieu agraire de la Rome primitive, aussi important que Jupiter / Zeus. Selon le mythe, Chronos détrôné par Zeus se serait enfui dans le Latium et aurait gouverné le peuple avec équité, menant à un âge d’or. Les Saturnales viennent commémorer cette époque heureuse et remercier Saturne. Les habitants retirent symboliquement les chaînes que lui aurait imposé Zeus pour soumettre le dieu du Temps au rythme des jours.


Le mythe d’origine des Saturnales nous enseigne qu’à cette période où le soleil est arrêté, le Temps lui-même suspend son cours normal et les règles que l’on s’impose. C’est une occasion de changer de rythme, de mener une introspection, un bilan, d’être en réflexion sur des projets.


2) SOL NATALIS INVICTI


Les Saturnales arrivent à leur terme au moment de la célébration du Sol Invictis, la nativité du soleil invaincu, malgré les longs mois d’obscurité et de privation. Quand l’Empire romain se convertira au christianisme et l’adoptera comme religion d’état, cette fête païenne deviendra la fête de la nativité du Sauveur que nous connaissons, Natalis Christi : Noël.

Petite parenthèse sur Noël : à l’origine, on fêtait Noël le 6 janvier dans une volonté de supplanter des fêtes de naissance de dieux païens en Égypte, Arménie et Syrie.


D’ailleurs le culte du Soleil en tant que tel n’est pas tellement romain qu’inspiré d’Orient. C’est l’Empereur Aurélien qui, au IIème siècle installe ce culte à l’origine Syrienne – de Palmyre ! Bien des dieux orientaux portaient l’épithète de Sol Invictus : Mithra, Elagabal, Sérapis, Malachbel…


Mais le Sol Invictus est devenu un fait culturel typiquement romain, détrônant le culte de Jupiter. Si l’origine du culte solaire est orientale toute la symbolique de ce retour de cycle est occidentale.


* LA CELEBRATION DU SOLSTICE CHEZ LES PEUPLES « BARBARES »



Bien avant les missionnaires chrétiens, les peuples celto-nordiques célébraient les solstices comme deux grandes fêtes parmi les huit principaux sabbats de la Roue de l’Année.

La fête de Yule fait ainsi écho à beaucoup de symboles toujours présents lors de nos rassemblements familiaux de fin d’année : la bûche de Noël, la couronne de l’avent ou encore l’arbre de Noël. Notre bon vieux sapin ! – dont les premiers décorés l’auraient été dans le monde germanique, et peut-être même à Sélestat. Même le père Noël joufflu dans sa livrée rouge Coca Cola, avant d’être réincarné en Saint Nicolas et de distribuer des cadeaux aux enfants sages dans les chaumières était en fait le roi de l’Hiver. Pas celui de Game of Thrones ! Non, je vous parle du dieu Cornu, aka Cernunnos, pour les intimes Druides ou Wiccans. On le retrouve même peint sur les murs de la grotte de Lascaux, au corps d’homme et aux bois de Cerf, c’est dire l’ancienneté du symbole ! (voir en section suivante l’analogie entre les bois du cerf et l’arbre de vie).


Les personnes célébrant encore Yule de nos jours – elles sont encore nombreuses, et à vrai dire, leur nombre s’accroît - vont souvent se promener dans la nature à l’occasion du solstice et fabriquent des décorations et des présents à la main pour leurs proches.



* CELEBRATION DU SOLSTICE DANS LES AUTRES PARTIES DU MONDES


En Iran, à ce jour, Shab-e-Yalda est célébrée. Le pays a beau être fondamentalement musulman, la force culturelle du solstice est encore bien vivace. [Je ne pourrais hélas pas en témoigner en personne. Sans pandémie, j’aurais à peu de choses prêt pu écrire ces lignes in situ !]


Pourtant, cette fête d’origine zoroastrienne célèbre la naissance du dieu Mithra et l’allongement des jours. Je n’en parle pas plus longtemps, car cette culture marque moins les fondations de nos imaginaires, mais pour l’anecdote, à peu de choses près dans l’antiquité, si l’histoire avait suivi un cours légèrement différent, nous aurions tous pu finir Mithraïstes au lieu de Chrétiens sous le caprice d’un Empereur romain !

Arrêtons là ce joyeux catalogue, même si l’on aurait pu partir en exploration en Inde ou chez les Mayas, où ces événements célestes sont également respectés. Mon propos visait seulement à célébrer que le ressenti des Portails énergétiques des solstices est l’un des facteurs magiques et culturels les plus répandus entre les civilisations du globe terrestre. C’est l’un des liants les plus consistant de la race humaine. Et j’espère que l’article vous aura permis de juger que la célébration des solstices n’a rien d’une pratique New Age, et que chaque époque, culture et religion se l’est transmise en s’inspirant de ses aïeux et de ses voisins.


L’AXIS MUNDI : LA SYMBOLIQUE DE L’ARBRE-MONDE ET LES RITUELS DU SOLSTICE D’HIVER


Nous arrivons au cœur de ce que je voulais vous transmettre à travers cet article.

Les solstices, par leur universalité, passent à travers les âges et les langues sans prendre une ride. Vérité constatée et ressentie, ils sont un héritage culturel de l’humanité et constituent la colonne vertébrale énergétique de la terre.


Revenons à notre très cher sapin de Noël. Cet arbre du solstice symbolise en réalité l’arbre de vie, que beaucoup d’entre nous connaissent, sans pour autant en cerner toute la signification : sapin alias Yggdrasil (chez les Viking et dans l’ Ásatrú contemporain), atchoum… Crann Bethadh, pour les descendants Celtes que nous sommes..


Quelle est l’importance de Crann Bethadh, l’arbre de vie celtique ?



L’Arbre de Vie est une représentation de l’équilibre des forces de la nature combinées pour favoriser la vie dans un équilibre harmonieux.

On peut toucher au sens de cette idée en imaginant la manière dont se ramifient les racines et les branchages d’innombrables spécimens pour offrir un écosystème protecteur à tout le biotope et constituer une forêt.


Ils sont les gardiens protecteurs des cycles de la vie.


Les arbres sont connectés à la fois à la terre par leur racine et aux cieux par leurs branchages. Ils relient donc les mondes et permettent d’accéder à celui des esprits et ancêtres. Ce sont des portails vivants.


Le plus sacré des arbres dans la culture celte est bien souvent désigné par le chêne.

En dialecte celtique, chêne se dit « daur » (derv en gaélique et breton), qui donne «door» ( porte ) en anglais – la racine linguistique du chêne indique littéralement la porte de l’autre monde. Le mot «druide» - derwydd en gaélique- quant à lui, est composé des mots «chêne» et «voyant». Autrement dit, un druide est celui qui avait appris la magie de l’arbre et est devenu le gardien de sa porte. Son corps même devient symboliquement un temple, son propre axis mundi.


A leur image, pourquoi ne pas utiliser nos alignements de chakras pour capter toute l’énergie dont nous avons besoin pour créer, aimer, apprendre ? La Terre capte les énergies cosmiques à travers son axe, en miniature, l’homme contient également un portail d’élévation. Car tout est relié et interconnecté. Selon Hermès Trismégiste, ce qui est en Haut est comme ce qui est en Bas.


Homme de Vitruve dessiné par Leonardo Da Vinci autour de 1490



CONCLUSION


En plus d’être une opportunité de restauration de ses forces vives et de germination des projets, le solstice, soleil invaincu, est un passage énergétique de premier ordre qui porte la colonne vertébrale de notre monde. Comme les Druides des temps anciens, nous pouvons nous aussi aller au contact de cette porte en retirant toutes les leçons de l’arbre de vie, connecté à la fois en haut et au bas.


Retenez bien que ce les intentions émises alors ont un poids important dans l’année à venir. Chacun trouvera sa manière de se recueillir, seul ou en famille, ses rituels, simples ou composites, religieux ou areligieux mais emprunts de spiritualité, car aucun arbre n’est identique à aucun de ceux ayant jamais existé dans la vaste forêt de l’humanité.


Sources :


-Explications scientifiques sur les solstices et équinoxes et leurs dates pour les prochaines années : https://icalendrier.fr/outils/equinoxes-solstices#2020


-Les origines du Natalis Solis Invicti – Jean Noiville – Revue des Etudes anciennes – 1936


-L'origine des Saturnales romaines et de Sol Invicti:

Musée archéologique de la communauté de Madrid :


-La symbolique de l'arbre de vie celtique:



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